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Cash flow : définition, compréhension et utilisation
12 min
Comptabilité
Écrit par Mélody, le 04/12/2025 à 11h13
Sommaire
Introduction
Vous vous êtes lancé dans l’entrepreneuriat et votre expert-comptable ou banquier vous parle de cash flow quand ils évoquent le tableau des flux de trésorerie. Vous vous sentez un peu perdu avec ce vocabulaire de spécialiste ? Pas de panique, ce terme anglo-saxon correspond à une réalité bien concrète pour piloter votre entreprise, vous développer, verser des dividendes aux actionnaires ou investir. Nous vous proposons de découvrir la définition exacte du cash flow, son mode de calcul, sur la base d’un exemple, ainsi que la manière de vous en servir.
Au programme :
- Cash flow : définition et vocabulaire à connaître
- Réaliser le calcul du cash flow
- Analyser le montant du cash flow
- À quoi sert concrètement un tableau des flux de trésorerie dans une entreprise ?
- Différence entre le cash flow et le free cash flow (FCF)
- Piloter son cash flow
Cash flow : définition et vocabulaire à connaître
La finance d'entreprise et la comptabilité empruntent parfois des termes à la langue de Shakespeare, même si pourtant des mots équivalents existent en français. Nous vous proposons de découvrir la définition du cash flow ou son synonyme, le flux de trésorerie.
Le cash flow c’est quoi exactement ?
La traduction littérale de « cash flow » donne « flux d’argent » ou « flux de trésorerie ». Ce terme représente donc la différence entre les sorties et entrées d’argent de l’entreprise. Une société qui fonctionne correctement, sur une longue période, doit générer des liquidités supplémentaires. Dans ce cas, les encaissements excèdent logiquement les décaissements de trésorerie. C’est la seule manière pour un entrepreneur de vivre de son activité sur la durée, afin de gérer la croissance, de se rémunérer et d’investir.
Pourquoi parle-t-on parfois de flux de trésorerie et de flux de trésorerie net ?
Le flux de trésorerie équivaut au cash flow. Souvent s’y ajoute la notion de flux bruts et de flux nets. Ainsi, le cash flow, ou flux de trésorerie bruts, correspond à ce que l’activité génère avant de tenir compte des charges financières et des impôts. Inversement, le flux de trésorerie net équivaut au solde entre toutes les recettes et toutes les dépenses, sans exception.
Comment réaliser le calcul du cash flow ?
Avant d’envisager d’optimiser l'excédent de trésorerie d’une entreprise, mieux vaut comprendre d’abord comment le calculer.
Cash flow : formule à utiliser
Le calcul du cash flow revient sur une période donnée, comme l’exercice comptable écoulé, à soustraire toutes les dépenses des recettes.
Méthode de calcul dite directe
La formule est la suivante : produits encaissés - charges décaissées. Cette méthode dite directe s’avère simple à suivre. Vous recensez tous les postes sur une période comme le mois écoulé. Vous pouvez le faire en partant du relevé bancaire de l’entreprise.
Méthode indirecte
La méthode directe décrite précédemment présente des limites, dès lors que vous souhaitez analyser vos chiffres ou traiter le calcul sur une durée importante. Aussi, sur une période plus longue, comme un exercice, mieux vaut utiliser une méthode indirecte qui décompose le cash flow. Nous la détaillons ci-après avec les trois niveaux de cash flow.
Un calcul qui ne provient pas du seul compte de résultat
Vous percevez donc que le cash flow ne se lit pas sur le compte de résultat de l’entreprise, qui contient, lui, les produits et les charges, qu’ils soient encaissés et décaissés ou non.
En outre, la détermination du bénéfice ou du déficit comporte aussi des écritures comptables dites calculées. Ce ne sont pas des mouvements de trésorerie. Par exemple, lorsque l’entreprise connaît un risque d’impayés avec des clients, elle comptabilise une provision par prudence. Ce montant ne correspond pas à un mouvement de trésorerie.
Les trois types de cash flow ou flux de trésorerie d’une entreprise
En synthèse, la décomposition sous forme de tableau, revient analyser le calcul du cash flow global en le répartissant en trois parties :
- Flux de trésorerie d’exploitation ou d’activité ou opérationnel, dit aussi en anglais « cash flow from operations » ou « operating cash flow ».
- Flux de trésorerie d’investissement : ce sont les mouvements de trésorerie relatifs aux immobilisations (acquisitions moins cessions). Le terme en anglais est « cash flow from investing activities ».
- Flux de trésorerie de financement : ce sont les encaissements diminués des décaissements et relatifs aux emprunts, dividendes et comptes courants. L'expression anglaise est « cash flow from financing activities ».
Tableau de calcul du cash flow : exemple
Voici comment présenter votre tableau des flux de trésorerie (TFT), par exemple, dans le cadre de la préparation d’un business plan qui sort du lot.

Comment analyser le montant du cash flow ?
Étant donné que le calcul du cash flow consiste à déduire les encaissements des décaissements, le résultat peut être positif comme négatif.
Cash flow positif
Le flux de trésorerie supérieur à zéro signifie que vous disposez de plus d’argent en fin de période qu’en début. C’est un signe positif pour la suite, car vous démarrez le nouveau mois ou la nouvelle année du bon pied. Comme nous le verrons dans cet article, veillez toutefois à analyser la décomposition de ce cash flow.
Par exemple, si vous débutez votre entreprise avec un solde bancaire de zéro et que vous terminez l’exercice avec 27 000 euros en banque, votre cash flow s’élève à (+27 000 euros). Cet argent disponible signifie que vous avez, par exemple :
- réalisé un apport en capital et peut-être aussi en compte courant pour (+ 20 000 euros) ;
- encaissé plus d’argent auprès de vos clients que vous avez dépensé chez vos fournisseurs pour produire des biens ou des services pour (+ 15 000 euros) ;
- investi dans du matériel informatique (immobilisations), et donc décaissé la somme de (- 3 000 euros) ;
- augmenté votre BFR, du fait de créances clients en attente de règlement, pour (- 5 000 euros).
Cash flow négatif
Inversement, un cash flow négatif signifie que l’entreprise risque de rencontrer rapidement des difficultés de paiement de ses fournisseurs ou de ses salariés, sauf à restaurer sa trésorerie.
La baisse du niveau de liquidités d’une année sur l'autre sous-entend que l’entreprise connaît probablement des problèmes structurels, comme un manque de performance sur le plan économique.
Le cash flow négatif fait également courir le risque d’une trop forte dépendance de l’entreprise à sa banque, avec un besoin important de recourir au crédit ou au découvert bancaire. Elle peut avoir tendance aussi à reporter le paiement de ses fournisseurs, ce qui est un signe très négatif pour la suite des relations commerciales.
Pourquoi le cash flow est-il plus pertinent que le résultat comptable ?
Le résultat comptable ne donne pas d’indications sur le niveau de la trésorerie et son évolution. Il sert à comprendre comment se situe l’entreprise sur le plan de la rentabilité économique. Mais, une société peut dégager des marges suffisantes pour couvrir ses charges, tout en disposant de peu de cash flow.
Par exemple, si elle a acheté trop de stocks et qu’elle ne parvient pas à les écouler rapidement, son besoin en fonds de roulement (BFR) augmente. Ces produits stockés représentent de l’argent qui dort. En effet, les fournisseurs ont été payés et aucun client n’a encore passé de commande. Une forte progression du BFR peut réduire votre capacité d’agir et mettre la trésorerie en danger.
De la même manière, si vous tardez à faire des lettres de relance pour vos factures impayées, l’argent ne rentre pas. Si les encours augmentent par négligence dans le suivi administratif, le cash flow en pâtit.
À quoi sert concrètement un tableau des flux de trésorerie dans une entreprise ?
Le suivi du cash flow et sa décomposition, comme dans le tableau proposé dans cet article, servent à différents moments de la vie de l’entreprise.
Comment analyser la rentabilité d’une entreprise avec le cash flow ?
Le cash flow opérationnel ou d’exploitation donne de bonnes indications sur la rentabilité, du moins sur le poste EBE (excédent brut d’exploitation). L’EBE correspond au niveau de résultat que dégage l’activité, une fois payées les dépenses de matières premières, consommables, services extérieurs, salaires et charges sociales.
Cet EBE permet ensuite de :
- couvrir les amortissements (étalement des investissements sur plusieurs années) ;
- rémunérer les banques (frais financiers) ;
- rémunérer l’État (impôt société) ;
- rémunérer les associés (bénéfice net dégagé en vue de dividendes éventuellement).
Cette analyse est à compléter, notamment avec le calcul du seuil de rentabilité et du point mort. Ceci conduit à suivre le niveau des frais fixes, le taux de marge sur coûts variables ainsi que le chiffre d’affaires. Ces éléments servent d’ailleurs à surveiller ou à fixer sa marge commerciale correctement.
Comment vérifier si la société détient les liquidités pour verser des dividendes aux associés ?
Vous envisagez de vous verser des dividendes à l’issue de l’exercice comptable en cours ? C’est une sortie d’argent prévisionnelle. Elle viendra grever le cash flow de la période. Pour pouvoir réaliser cette opération financière, mieux vaut que votre cash flow global reste positif,
Vous pouvez alors, avec l’aide de votre expert-comptable, établir un tableau prévisionnel des flux de trésorerie pour l’année qui vient. Vous positionnez la prévision de dividendes en décaissements, dans la partie relative au financement.
Ce plan de trésorerie vous aide à vous projeter de manière macro, dans la gestion prévisionnelle des liquidités. Par exemple, votre activité dégage trop peu d’EBE. Vous devez réaliser en outre des investissements, financés en partie sur les capitaux propres. Mieux vaut probablement différer ou réduire les sorties d’argent de l’entreprise, comme le versement de dividendes.
Comment s’assurer que l'entreprise peut réaliser des investissements ?
Lorsque vous devez investir dans du matériel, des équipements, voire des locaux ou un terrain, mieux vaut s’y prendre à l’avance sur le plan financier. Vous disposez rarement des liquidités en banque pour réaliser un tel investissement en cash.
En outre, tout l’argent sur le compte bancaire ne sert pas seulement à cela. Vous avez besoin d‘un volant de trésorerie pour faire fonctionner l’activité, payer vos fournisseurs et vos salariés, stocker des produits, et attendre d’encaisser les ventes auprès de vos clients.
C’est encore la décomposition du cash flow prévisionnel avec ses trois piliers, opérationnel, investissement et financement, qui vous apporte une partie de la réponse. En fonction de votre capacité de remboursement (donc aussi de l’EBE), la banque vous prête plus ou moins d’argent pour investir.
D’ailleurs, le taux de couverture des flux de trésorerie donne une indication importante à la banque. C’est le rapport entre le FTE (flux de trésorerie d’exploitation) et la dette totale. Il permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes.
Le niveau de financement accordé dépend également de la structure financière que le banquier lit sur votre bilan comptable. Il peut exiger un apport en compte courant ou une quote-part d'autofinancement sur fonds propres, si vous disposez d’un fonds de roulement suffisant.
Là encore, rapprochez-vous de votre expert-comptable. Il est de bon conseil pour bâtir ce tableau prévisionnel des flux de trésorerie et pour vous aiguiller dans vos échanges avec les établissements de crédit.
Comment identifier les leviers d’amélioration de la trésorerie avec un indicateur comme le cash flow ?
Comme pour tout indicateur qui met en jeu plusieurs données dans son calcul, le cash flow comporte de très nombreux leviers à analyser et à actionner. Voici des exemples pratiques pour mobiliser les ressources et maximiser les flux de trésorerie nets :
- Augmenter l’EBE en valeur, par un développement de l’activité, de meilleures marges et une maîtrise des charges d’exploitation, et en particulier des charges fixes.
- Contraindre le BFR, voire le réduire, avec une gestion des stocks optimisée et un suivi du poste client rigoureux (délais de paiement, demandes d’acompte, relances, etc.).
- Étudier soigneusement la manière de financer ses investissements, quitte à les différer en l’absence de fonds suffisants, en interne ou par emprunt.
- Adapter le versement de dividendes aux capacités de l’entreprise, selon la décomposition du TFT (tableau des flux de trésorerie).
Quelle est la différence entre le cash flow et le free cash flow (FCF) ?
Le free cash flow (FCF) est une notion financière à ne pas confondre avec le cash flow. Cette expression se traduit en français par « flux de trésorerie disponible » ou FTD. C’est une formule qui calcule les liquidités totales que permet de dégager un actif économique.
C’est un indicateur intéressant, mais plus complexe à comprendre. Le mieux est de vous rapprocher de votre mentor, votre expert-comptable, pour approfondir cet indicateur financier.
Quelques précisions toutefois pour le calcul du free cash flow :
- D’une part, l’actif économique correspond à la somme des immobilisations et du BFR (besoin en fonds de roulement).
- D’autre part, le calcul du FCF part du cash flow d’exploitation, soit l’EBE duquel vous déduisez la variation du BFR. Puis, vous soustrayez les investissements nets de la période, ainsi que l’impôt calculé sur le résultat d'exploitation.
Piloter son cash flow, un acte de saine gestion pour l’entrepreneur
Vous l’entendez souvent : l’argent est roi. Mieux vaut effectivement disposer de suffisamment de liquidités pour envisager le développement de vos activités professionnelles, sans oublier leur survie. Sans trésorerie, rien n’est possible dans une entreprise, et surtout pas les sorties d’argent supplémentaires. Le tableau de flux de trésorerie prévisionnel fait partie des informations très utiles pour éviter les faux pas.
Pour que votre expert-comptable vous aide au fil de l’eau à maîtriser vos flux de trésorerie et les prévisions, adoptez Tiime, l'application tout-en-un pour vous et votre cabinet. Avec une intégration instantanée de vos flux bancaires en comptabilité, vous disposez d’une visibilité permanente sur les flux réalisés. C’est la base pour construire une projection.
Rédigé par Mélody
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