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Capitaux propres : définition, calcul et interprétation
8 min
Comptabilité
Écrit par Mélody, le 30/10/2025 à 09h40
Sommaire
Introduction
Faut-il détenir beaucoup de capitaux propres ? Est-ce qu’un niveau négatif est inquiétant et pourquoi ? À quoi servent les fonds propres d’une entreprise ? Pour répondre à ce type de question, à la lecture d’un bilan comptable, vous devez maîtriser ce concept. Composition des capitaux propres, distinction avec les fonds propres et quasi-fonds propres, calcul et analyse, Tiime vous donne les clés pour comprendre les chiffres et orienter vos décisions financières :
- Capitaux propres : définition et utilité
- Comment calculer les capitaux propres d’une entreprise ?
- Comment analyser les capitaux propres au bilan d’une société
Capitaux propres : définition et utilité
Les capitaux propres correspondent aux ressources qui appartiennent à l’entrepreneur ou aux associés d’une société. Ceci les distingue clairement des dettes, autre mode de financement d’une entreprise.
Que signifie le terme capitaux propres dans un bilan comptable ?
Ces ressources financières sont positionnées en haut du bilan comptable au passif. Ces sommes apportées par les actionnaires proviennent de :
- la constitution du capital social, afin de créer son entreprise ;
- d’une augmentation de capital en cours de vie de la société.
Ce sont aussi principalement tous les bénéfices dégagés au fil des ans et conservés dans la structure, notamment pour pouvoir investir, ce qui exclut les dividendes.
À quoi servent les capitaux propres ?
Ces fonds sont dits stables parce que personne ne peut les récupérer du jour au lendemain, par un simple virement bancaire. Les fonds propres apportent de la solidité à l’entreprise. C’est un signe de confiance pour les partenaires, banques, clients et fournisseurs. Un banquier qui envisage d’accorder un prêt à une entreprise mesure sa structure financière et sa capacité à rembourser la somme prêtée. Il vérifie le juste équilibre entre capitaux propres et dettes financières. Il s’assure de la solvabilité de la structure.
Quelle est la différence entre les capitaux propres et le capital social ?
Le capital social constitue seulement un des éléments qui composent les capitaux propres. Il correspond aux montants que les associés investissent dans une entreprise, soit par :
- des apports en numéraire (de l’argent) ;
- des apports en nature (des biens, qu’ils soient matériels ou immatériels).
Le capital se répartit entre les associés sous la forme de titres, parts sociales ou actions. Il sert de base pour calculer les droits de vote ainsi que les modalités de partage des bénéfices, soit les dividendes. Les statuts donnent le montant du capital, sachant que, dans certains cas, un minimum légal s’impose.
Pour savoir comment constituer votre société, consultez nos articles :
- comment déposer son capital social ;
- les 10 astuces pour choisir son statut juridique ;
- le dépôt de capital avec son compte pro.
Fonds propres versus capitaux propres
Les deux notions sont souvent confondues. Pourtant, le concept de fonds propres dépasse celui des capitaux propres, qui sont une de ses composantes. En effet, vous devez tenir compte aussi des autres fonds propres. Ce sont quelques comptes spécifiques du plan comptable général (PCG) et leur utilisation reste rare. Par exemple, les avances conditionnées de l’État font partie de ces autres fonds propres.
Comment distinguer les fonds propres des quasi-fonds propres ?
C’est une autre notion comptable, surtout utilisée en analyse financière. Le montant des quasi-fonds propres ne se voit pas à l'œil nu sur un bilan. Vous devez identifier les comptes comptables qui sont concernés. Les ressources financières qui peuvent entrer dans cette catégorie sont assimilées à des fonds stables ou propres. Ce sont notamment :
- Les avances en compte-courant d’associé avec convention de blocage.
- Un emprunt obligataire. Dans ce cas, l’entreprise lève des fonds. Elle émet des titres cotés ou non cotés appelés obligations.
Comment calculer les capitaux propres d’une entreprise ?
Si vous ne disposez pas d’un bilan avec le détail des comptes en annexe, munissez-vous de votre balance comptable générale pour évaluer les capitaux propres.
Composition des capitaux propres à partir des comptes de la balance
Les postes comptables qui entrent dans le calcul des capitaux propres correspondent aux sous-classes de 10 à 14, à l’exception du compte 109 « capital souscrit non appelé » qui figure à l’actif du bilan. Voici les éléments principaux à prendre en considération :

Exemple de calcul des capitaux propres à partir du patrimoine et des dettes au bilan
Selon le modèle de bilan « système abrégé » prévu au plan comptable général de 2025 :

L’égalité parfaite entre actif et passif conduit aussi à ce calcul des capitaux propres (CP) :
CP = total actif (- ) provisions passif (- ) dettes (- ) comptes de régularisation passif.
Comment analyser les capitaux propres au bilan d’une société
Une fois calculés les capitaux propres, comment les interpréter ? Que faire en cas de capitaux propres bas, voire négatifs ? Quels autres éléments regarder dans la comptabilité en matière de structure financière, par exemple, pour bâtir un plan de financement ? Voici les axes d’analyse essentiels.
Quel niveau de capitaux propres viser pour son entreprise ?
L’importance des capitaux propres n’est plus à démontrer. Toutefois, tout dépend de votre activité, de vos emplois (actifs immobilisés notamment), donc de vos besoins de trésorerie pour investir. Une entreprise de prestations de services qui fonctionne sans équipements, matériels, immeubles, etc., a besoin de moins de fonds qu’une société de production industrielle.
Ce qui importe c’est la structure de votre bilan, soit l’importance des emplois de haut de bilan (immobilisations) et du niveau de dettes, dont les emprunts auprès des établissements de crédit.
À quoi correspondent les capitaux permanents ?
Pour analyser la santé financière d’une entreprise, tenez compte aussi sur le plan de la structure, le capital et les réserves ne suffisent pas. C’est important de prendre en considération les dettes financières, et en particulier la part à moyen et long terme (MLT), soit à échéance au-delà d’un an. Cette dette s’ajoute aux capitaux propres pour constituer les capitaux permanents. En effet, les emprunts MLT, par définition, présentent une certaine durabilité dans le temps.
Capitaux propres et endettement : des ratios financiers à connaître
Les ratios pour analyser la structure financière d’une entreprise sont nombreux. Par exemple, un des ratios de solvabilité correspond à celui de l’autonomie financière. C’est le rapport entre les capitaux propres divisés par le total du bilan. Dans l’exemple du tableau précédent, cet indicateur s’élève à (52 000/232 000), soit 22,4 %. Pour information, une banque souhaite généralement un ratio d’au moins 20 %.
Quel est le risque que court une activité avec des capitaux propres négatifs ou proches de zéro ?
Si vos capitaux propres sont négatifs, cela signifie que l’addition des postes cités précédemment est inférieure à zéro. Voici un exemple de bilan passif de ce type avec sa décomposition :

Une telle entreprise manque en général de capitaux pour financer ses besoins (les emplois), et en particulier les investissements durables en haut du bilan actif. Elle ne dispose pas de fonds de roulement (FDR), ce qui la handicape ensuite pour faire fonctionner l’exploitation.
Elle doit recourir fortement à l’endettement court terme, ce qui la fragilise. En outre, sur le plan juridique, la loi impose des niveaux de capitaux sous lesquels une entité ne peut pas se maintenir indéfiniment. C’est ce que nous expliquons dans la partie suivante de l’article.
Comment reconstituer les fonds propres négatifs ou trop faibles dans une société ?
Une structure dont les capitaux propres sont inférieurs à la moitié du capital, du fait du niveau de pertes accumulées, doit suivre une procédure stricte. C’est le cas dans notre exemple précédent, car les capitaux négatifs s’élèvent à (–5 000 euros) pour un capital de 20 000 euros.
La société doit convoquer ses associés ou actionnaires à l’issue de l’exercice comptable qui constate cette perte de la moitié du capital. L’objet de la réunion consiste à décider la reconstitution des capitaux propres ou la dissolution de la structure. Cette formalité légale est destinée à éviter une situation plus grave, soit la cessation de paiement, et donc le dépôt de bilan.
De façon pratique, cette reconstitution des capitaux vise à les remonter au-dessus de la moitié du capital. Plusieurs solutions s’envisagent :
- réaliser une augmentation de capital social auprès des propriétaires de l'entreprise, ses associés ;
- réduire le capital social ;
- effectuer un abandon de créances par les actionnaires, comme un compte-courant d’associé.
La maîtrise des capitaux propres est un exercice essentiel pour sécuriser la survie de l'entreprise et pour investir. Sans ces fonds, c’est également impossible d’obtenir du financement auprès des banques. La perte de tels capitaux peut devenir un cercle vicieux dans lequel l’entrepreneur perd pied. Faites-vous aider de votre expert-comptable pour piloter la structure de votre bilan correctement, notamment lors de la création de votre société. Vous êtes sur le point de vous lancer ? Tiime vous accompagne dans les démarches, avec le compte pro, la solution idéale pour déposer votre capital social en ligne.
Rédigé par Mélody
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