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Enseigner en tant qu'expert-comptable : l'interview de Catherine Grima
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Écrit par Guillemette, le 29/03/2023 à 14h25
Sommaire
Introduction
À l'occasion de l'ouverture de Tiime Campus, notre équipe s'est présentée dans quelques écoles pour animer des ateliers auprès des étudiants. Parmi ces écoles, le lycée Gaston Berger dans lequel enseigne Catherine Grima. Expert-comptable partenaire de Tiime, cette enseignante met en avant la pratique autant que la théorie en utilisant de vrais outils comptables, comme Tiime.
Bonjour Catherine, pouvez-vous vous présenter ?
Je m'appelle Catherine Grima, je suis expert-comptable et j'ai la particularité d'être enseignante au lycée en classe préparatoire DCG à Gaston Berger à Lille.
Pouvez-vous me parler de cette expérience en tant qu'expert-comptable qui enseigne dans une école ?
Je suis fonctionnaire, puisque je suis agrégée d'économie et gestion. J'ai commencé à enseigner en lycée en 2004. J'ai été détachée pendant 15 ans, en université, et puis je suis revenue en lycée, en classe préparatoire.
Je trouve que c'est vraiment intéressant de pouvoir allier les deux activités, surtout quand il s'agit de matières vivantes, comme le droit fiscal ou la compta, afin de pouvoir donner une expérience pratique aux étudiants.
Y a-t-il des particularités dans votre enseignement du fait de votre statut d'expert-comptable ?
La particularité quand on est praticien, c'est qu'on a des déformations professionnelles qui font qu'on passe rapidement sur les règles de base. Donc, on est obligé de revenir dessus et d'approfondir certains points. C'est très bien pour nous, ça nous permet de forcer la pédagogie.
Sinon, comme tous les professeurs, on fait des fiches pédagogiques avec des objectifs de cours. La différence, c'est qu'on a des tas d'anecdotes professionnelles pratiques et les cas sont souvent tirés de l'expérience. Il y a toujours une petite anecdote ou une histoire à raconter. Même les étudiants vivent mon quotidien d'expert-comptable puisque quand je suis en cours, je reste expert-comptable.
Parfois, je leur partage mes problématiques. Si j'ai une problématique fiscale, je leur expose et ils doivent chercher à la résoudre avec moi.
Avant que l'on vous rencontre, vous enseigniez déjà avec les outils Tiime ?
J'en parlais déjà aux étudiants, car quand j'ai commencé, les cours étaient très théoriques, et quand on fait des liasses fiscales ou de la compta, c'est uniquement sur papier. Donc, je prenais mon ordinateur, je projetais et je présentais les outils que j'utilisais pour leur montrer comment ça se passe.
Je leur ai expliqué que faire des liasses fiscales, c'est bien et c'est obligatoire, mais je voulais aussi leur montrer toute cette partie sur la récupération des documents qui s'incrémentent directement dans les TVA, dans les liasses. Je leur montre donc comment ça se passe sur Tiime.
Par exemple, je leur montre que sur la liasse fiscale, on ne s'amuse pas à aller chercher telle ou telle case, ça va directement s'incrémenter depuis la balance.
Comment s'est passée la rencontre avec Tiime ?
Ça tombait très bien ! J'en parlais justement aux étudiants et quand Gérard (responsable partenariats chez Tiime) m'a appelé, j'ai dit "Impeccable ! J'en ai besoin.". Je lui ai donc donné ma liste de courses.
Idéalement, pour les étudiants, je voulais qu'ils aient chacun un environnement de travail et qu'ils puissent regarder un peu comment ça se passe. Ce qu'il faut savoir c'est que comme ils sont en formation initiale, ils ont un mois de stage par an. Comme c'est en fin d'année scolaire, ils ne voient pas tout, ils n'ont pas le temps de s'approprier tous les outils. Là au moins, ils peuvent se les approprier, poser des questions et ils peuvent même dire qu'ils les maîtrisent, ce qui est une bonne chose lorsqu'ils vont chercher leur alternance ou d'autres emplois.
Est-ce important d'avoir des éditeurs qui interviennent dans ce type de formation ?
Oui, c'est primordial. Imaginez que même les examens d'informatique se font sur papier... Vous avez un tel décalage entre la théorie et le monde des praticiens qu'il faut vraiment qu'ils aient des outils pendant les études. Jusqu'à présent, on avait des outils qui étaient développés en local. Les enseignants qui ne sont pas praticiens ne sont pas formés sur ces outils.
Comment peut-on vous accompagner ?
Comme ça a été fait en vous rencontrant. On vous a donné un cahier des charges en vous disant ce qu'on voulait faire. L'avantage, c'est qu'on avait deux personnes en phase avec nos demandes et qui avaient bien compris.
L'accompagnement, c'est bien parce que je sais que si on a une question, vous serez disponible, joignable et donc on pourra faire avancer les choses facilement.
Du côté des élèves, le fait d'utiliser des outils se ressent sur l'attention qu'ils portent aux cours ?
Ils sont plus intéressés, car c'est concret et ça change d'enseignement. Quand on vous apprend à devenir professeur, on vous dit qu'un élève n'a pas plus de 10 minutes d'attention sur une phase.
Il faut donc qu'on change à chaque fois : théorie 10 minutes, pratique 10 minutes, etc.
Quand on les met sur de l'informatique, et encore plus sur tablette ou téléphone comme avec Tiime, c'est mieux. Par exemple, ils aiment beaucoup prendre des photos des justificatifs. Comme ils sont toujours très connectés avec leurs écrans, on les capte bien.
L'avantage, c'est que c'est concret. Souvent, ils me demandent comment je fais et si c'est ce que j'utilise dans mon métier. À ce moment-là, je leur montre mon interface, mon dossier... Ils sont très demandeurs et posent beaucoup de questions.
Comment voyez-vous l'enseignement de ces matières plus tard ?
Les examens seront toujours sur papier, tout simplement parce que c'est l'éducation nationale et qu'elle n'a pas les moyens de les faire avec ces technologies. Quand on voit la façon dont on passe les DEC, il n'y a même pas les moyens d'avoir un PowerPoint qui s'affiche dans la salle.
Pour l'enseignement, je pense que ce sera davantage tourné vers la pratique et que les outils seront de plus en plus utilisés pendant les cours tout en gardant bien à l'esprit que les examens se font sans outils.
Que pensez-vous de la certification sur les outils ?
C'est génial, c'est une super idée ! Le DCG par exemple n'est pas un diplôme concurrentiel parce que c'est un diplôme d'État et donc c'est très solide. Mais tous les élèves ont ce même diplôme de base. Mais si vous avez des étudiants qui ont des compétences spécifiques sur des logiciels qu'ils savent déjà utiliser, pour les praticiens en cabinet, c'est top !
Si vous avez un collaborateur qui arrive et qui vous dit "Je sais me servir de Tiime, je sais faire les TVA" c'est du bonheur !
Une anecdote à nous raconter ?
J'ai un étudiant qui est parti voir une collègue et lui a dit "Je crois que Madame Grima ne m'aime pas. Moi, je veux que les profs m'aiment et surtout madame Grima, car c'est la plus importante, puisqu'elle est expert-comptable".
Rédigé par Guillemette
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