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Enseigner avec des logiciels comptables : l'interview de Jérémie Jumeau

Sommaire

    Introduction

    À l'ère où la digitalisation façonne de nouveaux horizons dans le secteur éducatif, l'intégration d'outils dans les programmes de comptabilité semble indispensable. C’est la raison pour laquelle Tiime a fait le choix de mettre ses outils à disposition d’une dizaine d’écoles.

    Jérémie Jumeau, expert-comptable mémorialiste du cabinet Otsar et enseignant agrégé en classe de BTS au lycée Voillaume a décidé d’intégrer des outils comme Tiime dans ses formations.

     

    Bonjour Jérémie, pourriez-vous vous présenter et parler de l'école dans laquelle vous enseignez ?

    Je m’appelle Jérémie Jumeau, je suis diplômé de l’éducation nationale au poste d’enseignant agrégé dans le secteur public.

    J’ai intégré le cabinet Otsar dans le cadre de ma préparation au DEC (Diplôme d'expertise comptable) où j’ai appris le cœur du métier. Ensemble, nous avons initié un Centre de Formation des Apprentis (CFA), offrant des spécialisations en comptabilité pour les jeunes intéressés. Nous avons conçu un module de formation unique qui se distingue par une forte intégration du numérique et de la digitalisation.

    Nos formations combinent théorie et application pratique, grâce à l’utilisation de logiciels comme Tiime que l'on retrouve dans les cabinets comptables.

     

    Vous avez fait le choix d’enseigner la comptabilité avec des outils alors que la plupart des écoles utilisent des méthodes traditionnelles.

    Quelles sont les limites rencontrées avec ce type d’enseignement ?

    Les méthodes d'enseignement traditionnelles ne sont pas toujours alignées avec les exigences pratiques du métier, ce qui crée un fossé entre la théorie enseignée et les compétences réellement demandées sur le terrain. Ce qu’il faut savoir c’est qu’aujourd’hui en DCG Bac +3, il n’y a aucun cours sur l’utilisation d’un logiciel, c’est quand même incroyable !

    Ce décalage peut mener à la formation de collaborateurs peu employables, car il leur manque des compétences nécessaires pour réussir en cabinet.

    De plus, ces méthodes traditionnelles peuvent dissuader des profils potentiellement attirés par la comptabilité, en particulier ceux dotés d'une forte aptitude en communication ou en informatique, qui pourraient trouver leur place dans ce domaine sans avoir une expertise comptable poussée.

     

    D’où vient cette volonté d’utiliser des logiciels dans vos formations ?

    De mon côté, j’ai toujours été intéressé par l’innovation et ayant déjà eu une expérience dans l’entreprise, j’ai été très sensible à l’intégration des outils digitaux dans les cabinets.

    Je me suis demandé, en tant qu’enseignant, comment je pourrais changer mes pratiques pour intégrer davantage le digital et encourager cette transformation du métier afin de faire découvrir aux apprenants ce nouveau visage de la profession.

     

    Avez-vous des exemples sur le décalage entre l’enseignement traditionnel et les réalités du métier ?

    On retrouve un gros décalage dans le programme proposé aux élèves de BTS.

    Pour moi qui ai travaillé dans un petit cabinet, je me rends compte, d’un point de vue comptable, que certains aspects théoriques enseignés tels que les lettres de change, ne sont pas forcément utiles.

    Les rapprochements bancaires sont également abordés de manière très théorique alors qu’il pourrait être plus pertinent de les aborder au travers des logiciels. Ce serait plus adapté à la pratique actuelle.

     

    Quand avez-vous introduit Tiime dans votre enseignement ?

    Intégré des outils a été une intention de départ lors de la création de notre programme de formation.

    La rencontre avec Gérard Lesné (Responsable partenariats chez Tiime) lors d'un salon professionnel a été déterminante. Après avoir participé à une soirée Tiime et à des webinaires pour mieux comprendre le produit, nous avons intégré cet outil dans notre enseignement grâce aux licences offertes pour notre école.

     

    Comment allez-vous utiliser Tiime dans vos cours ?

    Tiime sera introduit comme un outil d’appui pour illustrer la partie théorique donnée à l’élève.

    À partir de dossiers fictifs sur Tiime, on va amener les élèves à réaliser différentes tâches : saisies des achats, intégration des ventes et des banques, déclarations et enfin la révision du dossier.

    Il y a un gros enjeu sur la création de supports pédagogiques pour répondre à l'objectif de l’éducation nationale.

     

    Aujourd’hui, quelles sont les compétences développées par vos étudiants grâce aux logiciels que vous mettez en place en cours ?

    Les étudiants développent principalement des compétences digitales. Ils apprennent à utiliser un logiciel de comptabilité, à le paramétrer, à être à l’aise dans la navigation, ce qui leur libère du temps pour se former à d’autres compétences importantes. Par exemple, nous les formons sur la communication ou le conseil.

     

    Avez-vous remarqué une différence d’engagement lorsque les étudiants utilisent des logiciels durant les cours ?

    Absolument, car cela rend l’enseignement plus proche de la réalité. Leur engagement s'intensifie lorsqu'ils utilisent des outils qui les plongent dans le concret de leur futur métier, ce qui les passionne d'autant plus.

    Former les étudiants avec des outils nous permet de nous démarquer face aux autres. Cela nous rend attractifs.

     

    En tant qu’enseignant, comment l'intégration de ses outils influence-t-elle votre métier ?

    Cela m'oblige à actualiser mes connaissances et à me former aux nouveaux outils. Je suis très demandeur de formations pour être capable d’expliquer leur fonctionnement ; cela fait partie intégrante de ma profession. Je dois rafraîchir constamment les supports pédagogiques et les digitaliser, surtout dans le contexte actuel où l'enseignement à distance est devenu courant.

     

    Quel devrait être le rôle des éditeurs dans l’enseignement en comptabilité ?

    Il faudrait des éditeurs plus proches des écoles et plus à l’écoute des besoins des enseignants. Il faudrait même être présent au niveau de l’éducation nationale dans la création des programmes.

    On pourrait imaginer se rapprocher de l’ordre des experts-comptables pour proposer un cours d’une heure dédiée à l’utilisation d’un logiciel en classe de BTS ou en DCG.

    Faire changer les mentalités est important, car l’intégration du digital dans l’enseignement est un enjeu majeur pour les prochaines décennies.