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L'interview de Charlène Darmon, expert-comptable et entrepreneuse

Sommaire

    Introduction

    À l'occasion de notre 200ᵉ partenariat avec un cabinet CJEC, nous sommes partis à la rencontre de Charlène Darmon, jeune femme expert-comptable qui nous a connu grâce à notre offre CJEC. De ses expériences passées au développement de sa propre activité, Charlène nous raconte ses choix, ses défis et sa vision de la profession.

    Pouvez-vous vous présenter ?

    Je suis Charlène Darmon. Je suis expert-comptable, diplômée depuis 2014 et j'ai créé mon cabinet ex nihilo en août 2021. 

    Avant de créer mon cabinet, je suis passée par plusieurs phases : j'ai été collaboratrice dans de grands cabinets pour faire mes armes. Ensuite, j'ai intégré un petit cabinet pour comprendre les rouages d’un cabinet d'expertise comptable puisque mon objectif était d'entreprendre.

    Comment s'est passée votre expérience avant la création de votre cabinet ? 

    Lorsque j'ai intégré ce petit cabinet, tout s'est tellement bien passé que l'expert-comptable m'a proposé de m'associer après mon congé maternité, avant même d'être diplômée. Je me suis donc retrouvée associée, à 28 ans, d’un cabinet qui faisait quasiment 400 000€ de CA, création ex nihilo aussi. On l'a ensuite développé jusqu'à ce qu'il atteigne 1 million d'euros de CA. 

    À l'arrivée de mon 2ᵉ enfant, j'ai quitté ce cabinet et je suis redevenue salariée DAF, dans un autre cabinet d'expertise comptable d’envergure. Cette expérience a duré 3 ans et demi et j'ai adoré mon expérience. J'ai travaillé avec des experts-comptables aux personnalités différentes. J’ai beaucoup appris sur des sujets très transverses et notamment RH et stratégique.  Expérience très intéressante, car je sortais de l'expertise comptable « traditionnelle ». 

    À quel moment avez-vous décidé de vous lancer ? 

    Au bout de trois ans et demi, post confinement, j’ai décidé qu’il fallait que je revienne à mon premier amour, l’entrepreneuriat. 

    Et cette fois-ci, à ma façon, en essayant de faire bouger les choses (à mon niveau).

    Quels défis avez-vous rencontrés à la création de votre cabinet ? 

    Le premier défi, c'est la solitude. Il faut être prêt psychologiquement, même si on est accompagné. 

    Je viens d’une famille d'entrepreneurs, donc j’ai un bon mental. Mais il m’a fallu réfléchir seule aux questions, « comment développer ? », « comment me positionner ? » et surtout « comment tarifer ».

    J'ai donc retroussé mes manches et j'ai fait du networking pour parler à des experts-comptables et des entrepreneurs. La première année, j'ai fait beaucoup de sous-traitance…  Donc, je dirais que mener son entreprise seule, c'est un réel premier défi. 

    Le 2ᵉ défi, c'est d'arriver à développer son cabinet. La sous-traitance est une vraie opportunité pour les créateurs, mais ce n’est pas ma vision de l'entrepreneuriat. Ce n’est pas ce dont j'ai envie. Ce qui m'anime, c'est d'aider les entrepreneurs, de les accompagner.

    Les outils ont-ils fait partie de vos choix stratégiques ? 

    Oui, c'était un choix stratégique.  L’outil choisi peut nous permettre gagner du temps et d’éviter de devoir embaucher tout de suite. Surtout que je sais ô combien il est difficile de former des équipes dans notre métier.

    Donc le temps que je me développe et le temps de prendre de l'assurance, je voulais un outil qui me permette d'automatiser au maximum la récupération des données, des pièces, etc. Je voulais vraiment garder cette dimension très novatrice. 

    Au début, j'ai fait le choix d'un autre outil qui avait vraiment le vent en poupe au moment où j'ai créé mon cabinet, et puis après, j'ai découvert Tiime. Là, ma vision a complètement changé.

    Pour moi, Tiime, c'est un logiciel imaginé d’abord pour le client et dont l’expert-comptable va se servir pour faire sa compta. L’expérience client est exceptionnelle, rien à voir avec mon autre logiciel qui a été imaginé par des experts-comptables pour des experts-comptables et que les clients trouvaient trop compliqué.

    Avec le CJEC, j'avais une offre gratuite sur Tiime, donc je n'avais rien à perdre. Aujourd'hui, j'ai une trentaine de dossiers et il est addictif. L'outil me permet de ne pas recruter et ça, c'est du gain de temps pour moi. Donc oui, le choix stratégique de l'outil est très important.

    Comment voyez-vous le rôle des éditeurs dans la profession ? 

    Aujourd’hui, les clients ont une vision très spéciale de l’expert-comptable.

    Ils veulent leur bilan, leur TVA et leur saisie comptable, mais tout cela est un prérequis. À la limite, ils ne veulent pas en entendre parler.

    Ils veulent des outils novateurs qui vont leur faire gagner du temps.

    Pour moi, les éditeurs logiciels ont pour objectif de faciliter ce travail-là et de nous permettre, à nous, de nous adapter à chaque dossier aisément.

    Quand on avait à l'époque un dossier, on saisissait bêtement, ça n'avait pas de valeur ajoutée et en plus, on grignotait la rentabilité du dossier. On se disait “ah mince, j'ai passé 3h dessus et je ne suis pas capable de me dire quelle est la problématique du dossier… » 

    Ce que j'attends d'un éditeur logiciel, c'est de nous permettre de faire du conseil. Cet objectif est à ce stade atteint avec Tiime.

    Comment imaginez-vous la profession plus tard ? 

    Comme je le disais, nos clients attendent plus de nous et nous ne pouvons plus nous cacher derrière des outils inadaptés.

    Avec tout ce qui se développe (ex ChatGPT) le client à un accès beaucoup plus rapide à une information fiable.

    Nous devons nous démarquer, proposer un service différent.

    C'est ce que j'essaye de faire à mon échelle, en communiquant beaucoup sur les réseaux, parce que c’est là que sont les entrepreneurs… en rendant le plus accessible possible la gestion, la compta et la fiscalité.

    Je pense que l'expert-comptable doit se positionner comme étant un partenaire entrepreneurial et non plus uniquement comme la personne qui va faire le bilan en fin d’année. On va devoir mettre à contribution notre propre aventure entrepreneuriale auprès des entrepreneurs qui se lancent. 

    Qu'est-ce que vous a apporté le CJEC ? 

    Déjà, des réductions, on ne va pas se le cacher. Et lorsqu’on débute, c’est canon. Ensuite, le CJEC nous ouvre des pistes de réflexion. Je ne serais jamais tombée sur Tiime si je n'étais pas membre du CJEC..  Il y a aussi des banques partenaires, des outils de gestion des temps... 

    Quels sont vos objectifs aujourd'hui ? 

    Évidemment, développer mon business, mais aussi trouver un équilibre vie pro vie perso, car j'ai une vie de famille bien remplie.  

    Au-delà de ça, j’espère réussir à « sortir du lot », même si je suis une femme. Notre profession reste encore très masculine, et c’est dommage, car trop peu de femmes experts-comptables s’assument pleinement (même si les choses évoluent positivement).

    Avez-vous l'impression que ça joue sur l'approche que vous avez avec vos clients ? 

    Ma clientèle est beaucoup plus féminine. Et même mes clients masculins m’ont été recommandés par des clientes ou des femmes entrepreneures.

    Je pense qu'il n'y a pas de règles, et surtout que l’on attire les clients qui nous ressemblent. Il est vrai que moi-même, j’ai souvent plus de facilité à travailler avec des femmes, car leurs problématiques me parlent plus.  

    Quels conseils donneriez-vous à des experts-comptables qui souhaitent se lancer, comme vous, dans l'aventure entrepreneuriale ? 

    Il faut passer à l'action, sortir de chez soi et se forcer à aller parler aux entrepreneurs. Certaines personnes arrivent très bien à le faire. Pour ceux qui sont un peu réservés, il faut se forcer, mais ça vaut pour n'importe quel business. 

    Le deuxième conseil, c'est de ne pas écouter sa petite voix qui nous met des limites. Il faut se donner les moyens et persévérer. Il y aura toujours des gens qui vont vous dire "il ne faut pas faire ça", "ce n'est pas une bonne idée", mais il faut trouver ce qui nous anime et combattre, parfois soi-même. Persévérer, persévérer, persévérer et sortir de sa zone de confort.

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